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    Joseph Duchêne est né en 1876 en Haute-Savoie. Il obtient une  InterprèteFrançais-Russeslicence de lettres en 1898. 

    En 1902, il part en Pologne (Empire de Russie), pour enseigner le français au Lycée de Kielce. Il y rencontre Marie Makarowa qu’il épouse en 1905. Ils ont deux fils.

    En aout 1914, la première guerre mondiale est déclarée. Joseph a 38 ans. Mobilisé, il quitte Varsovie en août et rejoint en octobre le 230 e Régiment d'infanterie sur le Front de Meurthe-et-Moselle. 

    Sa femme Marie et leurs enfants restés dans la Pologne en guerre, viendront en France en juillet 1915. 

    En avril 1916, Joseph devient «officier-interprète» auprès de la 1ere Brigade Russe du Corps Expéditionnaire Russe en France. En tant qu'interprète militaire. 

    il effectue plusieurs missions entre 1918 et 1920, en Pologne, Russie du Sud et lors de la Conférence Interalliés pour la Paix
     

    En 1922 il est nommé à Paris directeur de "l'Office du Commerce Extérieur pour la Russie et les Pays Limitrophes". 

    Il s'occupe de la publication du bulletin de cet organisme dépendant du Ministère

    des Affaires Etrangères /Commerce Extérieur.

    En 1927 en Pologne il devient délégué du "Groupement des Industriels Français en Pologne". Il décède à Varsovie en mars 1932. 

       

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    IntroductionOrdre de mobilisation de Joseph Duchêne

     

     Introduction

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    Extraits du journal de Joseph Duchêne

    Dans son journal, Joseph fait mention, dès avril 1915, de son désir d'être nommé "interprète".

    Il parle russe et polonais. L'armée a besoin d'interprètes pour communiquer avec les états majors

    des autres pays...Mais elle a besoin avant tout, d'hommes sur le terrain.

     

    Introduction

    Avril 1915 : 5 avril, Lundi de Pâques, temps assez froid et pluvieux. Le vaguemestre s'est trompé de sacs et nous n'avons pas de courriers; pas de journaux non plus. Justement il y a eu un incident grave à la frontière entre Bulgares et Serbes[...] je fais ma demande pour être interprète sur les conseils de Milan Sénateur

     

    Introduction

     

    8 Avril. Ma demande est signée par le commandant

    9 Avril. Écrit à Milan, en lui envoyant une copie de ma demande.

    Introduction

     

    12/4  Ma demande pour être interprète est revenue, arrêtée par le Général de Division.

    J'écris à Milan, en lui envoyant la demande elle-même.

     Introduction

    24 avril 1915 samedi. Pluie, assez froid, les obus.

    Lettre de Milan: demande transmise au ministre.

     

     

    14B-1916 - "Interprète" Introduction

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    Un an après, en avril 1916, il obtient son changement de régiment et de fonction.

    Entre temps un accord entre les gouvernements russes et français a débouché sur la venue en France de soldats russes

    en échange d'armes que la France livrera aux armées du Tsar.

     Les brigades 1 et 3 viendront se battre en France, les  brigades 2 et 4 iront sur le front de Salonique.

     

     

    C'est auprès de l’état major de la première brigade commandée par le général  russe Lokhvitski  

    que Joseph Duchêne sera affecté.

    En mai  1916 parait au Journal officiel , la nomination de M. Duchene Joseph " à titre temporaire et pour toute la durée de la guerre : au grade d'officier interprète de 3 ème classe pour la langue russe" à dater du 3 avril 1916"

    IntroductionNominations en tant qu'interprète

      

     


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    Les informations entre crochets [...] proviennent de recherches effectuées en 2014-2016 afin de mieux comprendre certaines situations, ou abréviations. 

     

    Reprise du carnet n°2 de Joseph en Février  1916

    24/2 [1916 ] Loisy. Lettre au Général G1

     1 [Très certainement Général Graziani Chef d'état-major]

    22/3. Bezaumont. 2 è lettre

    Le 29 mars. Réponse du Général, et note ordonnant mon départ.

    Le 30 mars. Je prends congés de mes camarades.

    31 mars.- 7h matin. Voiture m'attend vers Pont de Monze (Pont-à-Mousson) - Wolf m'accompagne.

    Millery est rasé - Autobus avec Palanchon.

    À Frouard, avion allemand canonné. Palanchon reste à la gare.

    Je prends le tramway pour Champigneulles d'où part un express à 14h40. De Champigneulles à Nancy et retour en tramway.

    Voyagé avec mécanicien de la marine, allant réparer pièces devant Verdun. Couché à Vitry-le-François, avec M. Mayer.

     

    le 1er Avril 1916. Départ 6h30. Arrêt à Sompuis - 2 déjeuners – Départ midi - Arrivée à Mailly, midi 50 - à pied avec le brigadier Mangeot et le brancardier Mayer.

    Bureau de la Place - Chambre - Permission -

    Dépêche à Troyes ; Dîner à St-Eloi. Départ pour Paris à 7h31 soir - avec M. D’Hondt qui emporte à Lyon lettre pour Marie3.

    Troyes ; Personne - Couché Hôtel de Paris.

     [3 Marie, sa femme a quitté la Pologne  avec leurs 2 fils en juin 1915, et s’est installée à Lyon, .

    Marie a un demi-frère William qui vit à Paris]

     

    2 avril. Départ de Troyes 7h45 - Temps radieux. 

    Dimanche, arrivée à Paris 10h45

    Coiffeur, gants, Tuileries

    Voiture Hôtel Continental – le portier me dit que je suis attendu par le général G1 –  Le général est à la salle à manger = Je monte avec lui à son appartement. Il part à l'instant pour Chantilly4

    [général G : Très certainement Général Graziani Chef d'état-major]    [4Chantilly : Grand Quartier Général]

     

    14h. Av Élysée Reclus [Bureaux de l'Attaché Militaire russe, Le Comte Ignateff] – Attaché – Prisonniers évadés – 

    Prince Volkonski pr. Galitzine. On ne sait rien.

    Visite à M.Empereur[ M. Empereur Sénateur de la Savoie de 1909 à 1920]    En l'attendant lettre à Marie –

    Taxi et chez de Chevilly[ Cap.d'Etat Major mis à disposition Min. Affaires Etrangères en mars 16]; il est au ministère, 18 rue St Dominique. Je le trouve. Promenade à deux, dîner chez lui. Bébés charmants et sa femme belle et distinguée.  Elle a visité les 5 Tranchées de la forêt de Parroy, connaît le front de Lorraine – A voyagé en Allemagne.  De Chevilly me reconduit à l'hôtel Continental. Je vais coucher vers la gare de l'Est.

     

    3 avril. Départ de Paris à 8h avec les Anglais (Sichel-Dulong 9, Schloss, Houlgate) 

    Arrivée à Mailly8 - Tir du 400 [canons courts obusiers de 400 mm] - 12h50 Déjeuner à St-Eloi.

    Je trouve mon lit installé dans une chambre d'officiers, par le Maréchal des logis Raffin. Nous installons tables, bancs...

    [8 Mailly le camp : Cantonnement de la première brigade corps expéditionnaire russe (commandée par le général Lohvitsky) à partir d’avril 1916 et de la 3ème brigade Eté 1916]

    [9 Sichel-Dulong Maréchal des Logis 19 e escadrons du train, réintégré  au 58e RIT, affecté au camp de Mailly 22 mai1916 Interprète langue Russe]

     

    4 avril. Rien . Mangé à St-Eloi avec Mansuy le 3 au soir. Auberge Saint-Eloi Mailly-le-CampEntrée à la popote de l'A.L.G.P. - Pas de lettres – Gal de Torcy.

    5 avril. Suis désigné pour copier les documents nous concernant, dans le Bureau du Colonel Ct d'Armes.

    Soir ; Visite du Col. Ignatieff10 et autres officiers mission russe , ainsi que Ct Marchal du 2è Bureau GQG11.

    [10 Ignatieff  ou Ignatev : Attaché militaire russe à Paris]

    [11 Bureau chargé du renseignement au Grand Quartier Général]

     

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    Fin du carnet n°2 - Avril 1916 - Le carnet n°3 ne commençant qu'en février 1917, on peut se demander si Joseph n'écrivait plus ou si un autre carnet n'a pas été perdu, tout comme une partie de sa correspondance avec sa femme. A partir d' éléments personnels ( lettres ) et des archives officiels, nous allons tenter de remplir ce vide, et de retracer les premiers mois de ces brigades russes en France.

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    Introduction

    Lettre de Marie, la femme de Joseph, à son frère William Marie est à Paris. 

    22 avril 1916 [...] ce matin en sortant de la laiterie j'ai rencontré Joseph qui est arrivé avec le Général Lochwitsky. Il n'est pas encore nommé officier mais le Général lui a dit qu'il serait interprète de la brigade (Après la visite chez M. Gilinsky) C'est bien embêtant toute cette histoire. Demain matin J. part à Mailly [...]

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • La première brigade russe débarque à Marseille le 20 avril 1916.

    Le Général Lochwitsky, commandant cette troupe, monte à Paris, pendant que les soldats  sont dirigés sur le camp de Mirabeau (Marseille) puis sur le camp de Mailly (Aube), où il recevront l'instruction militaire avant d'aller combattre.

     Le petit Journal 21-23 avril 1916

    Introduction

     

    Introduction

     

     

     

     

     

     

     

     

     

       

     

     

     

     

     

    Passage des Soldats russes à Lyon le 30 avril1916 

    17B-Mailly et Mourmelon-1916

     

     

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    Directives pour l'instruction des troupes russes au camp de Mailly - Juin 1916 ( Source archives diplomatiques)16#-Mailly-Le-Camp-1916 -


    Quelques images des troupes russes au camp de Mailly, dans l'Aube. Archives départementales de l'Aube - http://www.archives-aube.fr/.


     

     
    16#-Mailly-Le-Camp-1916 -

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La 1 ere Brigade s'entraine à Mailly-le-Camp du 7 mai au 26 juin 1916. A partir du 27 juin elle sera dans le secteur d'Auberive.

    La 3 eme Brigade qui arrive fin aout en France par le port de Brest sera à Mailly de septembre à mi-octobre 1916,date à laquelle elle relèvera la première brigade à Auberive.

    La 1 ere Brigade retourne à l'entraînement de mi octobre au 25 novembre où elle est mise à la disposition de la 5 ème Armée dans le secteur de Ludes

    Après l'instruction militaire à Mailly-le-Camp dans l'Aube, les brigades russes iront sur le front vers Aubérive . Les Brigades russes sont rattachées au 17e corps de l'Armée française.

     

    L'état d'encadrement est arrêté comme suit 1:

    Pour la 1ere brigade du Général Lokhvitsky :

    1er régiment d'infanterie spécial : Colonel Michaïl Dimitrievitch Netchovolodov (Janvier 1916- Mai 1917)

    2eme régiment d'infanterie spécial : Colonel breveté Pavel Petrovitch Diakonov (Janvier 1916- Mai 1917)

     Bataillon de Marche ( Dépôt) : Lieutenant-colonel Vladimir Vladimirovitch Sevenard (Janvier 1916- Mai 1917)

     

    Pour la 3ème brigade du Général Marouchevsky ;

     5ème régiment d'infanterie spécial : Colonel Vladimir Stanislovitch Narbut (Juillet 1916- Mai 1917)

    5ème régiment d'infanterie spécial :Colonel Georguï Iordanivitch Simonoff (Juillet 1916- Mai 1917)

    Bataillon de Marche ( Dépôt)  : Colonel Iouri Alexandrovitch Lebedev (Août1916- Mai 1917)

    1Source "Komandi sostavossobir polkof brigad i divizii" in Rousskie voïska vo frantzii- M.K TCHINIAKOV- Moscou 1997 -P 91 . 

     

    Repris dans : Les brigades russes en France 1916-1917 « une épopée oublié »  Xavier CULOT  Ecole Pratique des Hautes Etudes . P.18 

    Document visible au Service Historique de la Défense à Vincennes France

     

     

    17#-Mourmelon-1916
    Le  Quartier Général de l'Etat Major Russe était à Mourmelon Le Grand près de Châlons ( Ferme HAULIN 115 rue Gouraud).

    Joseph Duchêne a pris quelques photos lors de remises de décorations à Mourmelon.

     

     

                                                              

     Ci dessus  Mourmelon 17/08/1916 Remise de médaille par Général Gilinsky  Archives Personnelles Joseph Duchêne

     Dans les archives de l'Armée - Album Valois - on retrouve une série de photo quasi identique à celles de Joseph.

    Mourmelon 17/08/1916 Remise de médaille par Général Gilinsky - Archives

    http://argonnaute.u-paris10.fr/ark:/naan/a011403267975vxn5GL/from/a011403267975vxn5GL

     17#-Mourmelon-1916

      

    Toujours à Mourmelon en Aout 1916 le roi du Monténégro en exil, vient rendre visite aux troupes russes.

    Tout le monde est au garde à vous ; les soldats russes comme les militaires français.

    On reconnait la fonction d'interprète, au rameau d'olivier cousu sur le col de la veste.

    - Photos Albums VALOIS-

    https://argonnaute.parisnanterre.fr/ark:/14707/58xn1f9rg3vs/4afcd17f-987b-446e-8813-936954275361

     

    VisiteRoiMontenegroSoldatRussesInterprFra

      


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  • Autour de Reims - Brigades Russes -1916-17

     

     

    18 #  Février / Mars 1917 Carnet de Joseph DUCHENE

    17.2 1917. Je quitte Ludes pour aller faire le cantonnement à Ville-en-Tardenois en auto, avec un motocycliste.

    Beau temps - soleil - boue. À la Mairie, Mlle Darnet me donne bons renseignements. Lieutenant de la Barrière, Capitaine Bessemoulin de l’ E.M1.[Etat Major] de la 42è D.I. m’invitent à déjeuner.

    Le soir, dîner avec le Général Deville. Il commande les 8è et 16è chasseurs  (fourragère), le 94 è et le 151 è – ce dernier a reçu le même jour la fourragère - il quitte la Division . Capit. D’Arras

     

    Plan du camp de Ville en Tardenois (Page 10 du JMO de la 151 e Division - Janvier 1917 )

    http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00528a2a468122c/528a2a46bad0e

     

    Du 19 fév au 7 mars. Manœuvres et entraînement - Repos -

    Durant le séjour au camp : Incident officiers russes à l’hôtel d’Europe à Épernay.

    Le Général consigne l’hôtel et j’écris une lettre au sous-préfet – Incident, sous-lieutenant Komorowski à l’hôpital N°7 à Épernay.

    Propositions pour décorations russes à officiers russes et français de l’E.M. –

    On offre à Diakonoff2 les postes d’attaché militaire à New York, Danemark et Suède.On nomme Netchvolodoff2  au commandement d’une brigade.

     

    9 mars: le 2è Régiment part en secteur, le 1er Régiment le 11. le 13, l’E.M. 

    13.3. Je rentre pour expédier les fourgons – Déjeuner chez « Alimentation ».

    Mlle Lucienne me fait l’éloge des officiers russes et du 1erRégiment.

    Départ en auto à 14h pour Merfy par Reims

     

    14.3.(Merfy) Installation – Grande chambre à 2 fenêtres, à la suite de divers incidents, reste pour moi seul.

     

    15. Bombardements de nuit et de jour. Quelques obus sur le village - Promenade à Saint-Thierry -

    A l’E.M. du 1er Régiment, dans les caves du château, un obus a démoli leur mess pendant le déjeuner.

     

    2  : Colonel breveté Pavel Petrovitch Diakonov : Commandant du  2eme régiment d'infanterie spécial de la 1ère brigade (Janvier 1916 - Mai 1917) https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6353628c/f9.item

    Colonel Michaïl Dimitrievitch Netchovolodov comandant du 1er régiment d'infanterie spécial de la 1ère brigade  (Janvier 1916- Mai 1917)

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6367334k/f7.item


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  • #19-La Chute du TSAR

    16 mars 1917   Les journaux annoncent des troubles à Petrograd

    Coup d’État en Russie. Le Tsar a abdiqué en faveur de son fils, dit-on. [ 2 mars 1917 Calendrier Russe ]

    17 - (France) Liautey ministre de la guerre a démissionné.

    18. (Russie) Michel, désigné par le Tsar, veut être élu empereur par le suffrage universel - Gouvernement provisoire – Prince Lwoff – Kerensky, Milioukoff – Comité travailliste et soldats.

    (France) Ministère Briand s’en va.

    Les Allemands reculent entre Arras et Soissons.

    19. Visite Général Gourko, chef E.M. 14ème C.A. (corps d’armée)

     


    19#-La Chute du TSARLe Tsar abdique ( photo Livre de Korliakof" Corps Expeditionnaire

     

     

     

     

      

     [Photo extraite du Livre :Le corps expéditionnaire russe  en France et à Salonique 1916-1918 par Gorokhoff et Korliakov ]

     

    22. Visite (Colonel) Balbachewsky – Coup de main allemand sur 12è  Rt aux Cavaliers de Courcy3 – Nous avons 65 blessés dont 2 officiers, 15 tués, 2 prisonniers Ramassé sur le terrain : 15 cadavres allemands, nombreux fusils, casques, masques, baïonnettes, grenades etc.

    23/3.Activité d’artillerie moins grande - quelques tirs sur batterie

    25. Activité d’avions – 3 avions allemands descendus et un français Les avions français obligent les allemands à atterrir en les survolant. L’allemand qui a abattu le français est amené à atterrir par 2 français sur leur propre aérodrome de Boulleuse 

    2 jeunes aviateurs cherchent des témoignages sur leur combat de la veille au-dessus de Brimont.

      

    19#-La Chute du TSARPendant les évènements politiques de Russie, le Général et les officiers russes sont d’abord atterrés – le lendemain, avec une mobilité étonnante, ils sont déjà insouciants ou presque.

    Un ordre du Général fait connaître aux troupes :

    1)    Le manifeste d’abdication de Nicolas II

    2)    Le manifeste du Grand Duc Michel

    3)    L’adresse de Goutchkoff1 aux troupes leur disant qu’ils ne sont plus « nizhnie tchiny2 » mais « soldaty », que les officiers doivent être appelés « Gospodin General 1» etc, qu’ils ont le droit de faire partie d’associations politiques. Le Général L. rappelle aux soldats que l’union entre les officiers et les hommes a toujours été la caractéristique de l’armée russe etc.

    1 “Monsieur le Général” l’ancienne appellation était de l'ordre de "Votre Excellence" ...

    1 Ministre de l’armée du gouvernement russe provisoire .

    2 «sans grades, classes inférieures »

     

    Durant ce temps, nos armées et les armées britanniques avancent sur un front de 165 kilomètres à la poursuite des Allemands qui ravagent le pays – incendiant tout, coupant les arbres fruitiers et violant les coffres-forts

    À l’État Major, tout en préparant la manœuvre offensive de la BRS [Brigade Russe] sur Courcy – le canal – Brimont – on suit le repli des Allemands sur la ligne Hindenbourg, que les renseignements d’évacués et les photos d’avion font passer par le S. d’Arras – Cambrai – Saint Quentin – La Fère – Laon.

    19#-Février / Mars 1917 / La Chute du TSAR19#-La Chute du TSAR 

     [Source des cartes d'état-major  http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr//arkotheque/inventaires/ead_ir_consult.php?fam=11&ref=FRSHD_AFGG_ead ]

     

    Le 25 au soir, Bielozersk rentre d’Épernay avec D’Hondt.Celui-ci arrive de permission  – m’annonce qu’il s’en va, qu’il est trop vieux et ne peut pas rester, etc… Je l’accompagne jusqu’à Saint-Thierry.

    Nuit calme, quelques obus lointains . On organise l’installation du PC éclairage électrique etc.

    Lettre de Myslawsky1 de fin octobre – m’annonçant qu’on me rend ma « klassnoe nastavnitchestvo 2» – Lettre d’Alik3 à Marie.

     

    26 lundi. Pluie

    Riazanteff reçoit [croix de Ste] Anne 2è classe avec glaives et Dr Warypaieff [croix de Ste]Anne 3è classe avec glaives et rosette (propositions de Ville en T. )

    La révolution russe semble obéir à deux pouvoirs : l’un modéré, prince Lwoff4. L’autre : Tchkheidze5 et comités des soldats et ouvriers – demande arrestation de Tsar, démission Nicolas Nicolaiewitch6, droit pour les soldats d’élire leurs officiers etc…

    -Le Synode envoie aux troupes un message, leur demandant fidélité au pays et au gouvernement provisoire et l’union 

     -2ème voyage de Balbachewsky apportant lettres officielles  

    -Comme toutes les nuits, les Allemands bombardent les routes surtout celle de Merfy à Pouillon

    -Pilaprat part en permission à Lyon – je lui remets une baïonnette allemande pour les enfants

     

     

    27.Temps assez froid, couvert le matin.Le soir, promenade au PC à Saint-Thierry  avec Berstene. Reçu 4 obus en rentrant à Merfy 

    Le soir, vers 21h, Trois officiers blessés au 2è régiment, dont Sichel non évacué

     

    1 Directeur du Lycée ou Joseph Duchêne était professeur en Pologne

    2rang dans le classement des fonctionnaires russes

    3Alik Makarov , frère de Marie et beau-frère de Joseph, vit en Russie. 

    5Tchkheidze : président du Comité exécutif du Soviet de Petrograd (février à octobre 1917) social-démocrate russe et géorgien du courant menchevik.

    6Nicolas Nicolaiewitch ,oncle du tsar Nicolas II

      

    19#-La Chute du TSAR19#-La Chute du TSAR

     19#-La Chute du TSAR


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    28 mars. On parle d’un nouveau retard du jour J. Je décide de partir à Paris avec Bielozersk.

    29. Départ 7h, neige – forêt de Reims – Épernay – attendons train jusqu’à 2h après-midi –

    Vu passer train Nivelle. Arrivée à Paris 18h30 – dîner coucher

    30.Russo-Asiatique, ambassade russe, consulat - Dîner chez Girard

    31. Achats – Russo-Asiatique – promenade avec Bielozersk. et Melle Tissin ( ?) Aperçu Gal Lochwitzky1 – rencontré Solomko2 – vu de Chevilly, dîné chez lui (il est nommé vice-consul à Seattle) ; vu sa belle-mère et Mme Canet, procureur – son mari est capitaine à l’E.M. 5è Armée à Jonchery (Jonchery-sur-Vesle) – je la reconduis

    Mme de Chevilly me raconte l’affichage du communiqué de 15h au salon de thé des Galeries Lafayette : crème, gâteaux… pantalons, chemises et bas de soie tout bien plus luxueux qu’avant la guerre – parfumerie etc… Les femmes du peuple touchent allocation et travaillent … et s’amusent à dépenser.

    1 Géneral Lokhvitsky chef de la 1ère Brigade russe.

    2Serguei (de) SOLOMKO, artiste-peintre russe de la Belle Epoque résidant en France

    Chevilly m’a dit qu’on tenait pour certain qu’un E.M. anglais avait sauté dans la mairie de Bapaume en même temps que les 2 députés envoyés pour distribuer des secours aux habitants

    De deux sources, russe et française: les soldats russes s’en vont en groupes, avec leur paquet sur l’épaule, voir ce qui se passe au pays !...

    On négocie avec la Bulgarie : la Russie (Milioukoff) et l’Angleterre avec ardeur ; la France suit, mais ne voudrait pas sacrifier la Serbie.

    Les milieux de l’ambassade de Russie sont très déprimés et par suite très pessimistes.

     

    1er avril 1917 – dimanche – pluie – Départ 8h  – Paris – Fère-en-Tardenois – Train omnibus – Déjeuner vers 14h à Fère – pluie, boue, 1 kilomètre sur route boueuse – manqué train de permissionnaires, monté dans un train de munitions – rattrapé permissionnaires à Fismes - Parcs, voies ferrées – camions, entrepôts, villages neigeux, camps…

    Fismes – Jonchery – Muizon à pied jusqu’à Chalon-sur-Vesles (ambulance russe). Champagne et café : banjo et chansons Dr Decroix – auto sanitaire à Merfy - dîner – rien de nouveau

    2 avril. Les réglages de contre-batterie devaient commencer – Temps pas favorable – pluie, averses, giboulées, vent violent

      

    20#-Avril 1917-Bombardements de Reims. Soldats russes et la révolution. Approche du Jour J

     

    2 avril.  Les rapports faits au Général par les commandants de régiments accusent une agitation grave parmi les soldats russes;

    Général inquiet se demande s’il pourra exécuter l’offensive dans ces conditions "Netch" [Netchovoldoff] très pessimiste 

    3 avril – Visite Lieutenant G. polonais1 chez moi avec Bielozersk2

    20B-Avril1917- Bombardements Reims-Révolution-Approche Jour J-Meeting des soldats samedi ; ont demandé éloignement de certains commandants de compagnie : l’un parce qu’en lisant la « prikaz3 » annonçant le nouveau régime, il a dit : « il n’y a plus de Dieu, il n’y a plus de Tsar ; votre Dieu, ce sera moi, et votre Tsar, cette canne ! » - L’autre parce qu’il a promis à ses soldats de les faire exterminer à la 1-ère attaque …

    Le Général va, avec de Broglie4, à Saint Thierry et à Thil, voir les 2 commandants de régiment. "Netch" [Netchovoldoff] a perdu tout contrôle sur lui-même: il dit qu’il ne peut répondre de sa troupe etc…

    D’autre part, de B., en causant avec les chefs de section français, acquiert conviction que les hommes sont prêts à marcher et que ce sont les officiers qui voudraient « couper » à l’offensive …

    Le Général demande une entrevue pour le lendemain au Gal de B5. commandant le 7e C.A

     

    4 avril. 11h. Des délégués des régiments et nos secrétaires, téléphonistes, ordonnances de l’E.M. se forment en carré dans le jardin (voir photo). Ceux qui désirent prêter serment par la bouche du pope sont à gauche, ils répètent après lui, la formule suivante : V.document ci-joint6. Les autres répètent ce serment après le général. Ensuite le général leur adresse un discours.

    Après cela, un sous officier s’approche et demande la parole :

    « Il proteste contre l’assertion du Général qu’il y aurait eu une certaine effervescence dans la brigade. On a du mal renseigner le Général; les troupes n’ont jamais pensé à ne pas attaquer. Il est chargé de déclarer au Général que tous les hommes sont prêts à faire leur devoir … »

    Ensuite signature du serment et distribution du discours du Général pour le communiquer aux camarades.

     

     

     

    La contre-batterie qui devait commencer le 2 avril, se fait à peine entendre. le soir, tout le front est bruyant, sauf chez nous.

    Attaque allemande sur le Godat et la Neuville, dans la boucle du canal (800 prisonniers) coup de main sur le 151 è DI (7 prisonniers) à 3h du matin.

     

    5 avril. Coup de main sur notre saillant du Cantonnier (5 minutes de préparation d’artillerie); nous avons 1 homme disparu, avec son fusil-mitrailleur, 5 blessés.

    Le soir, le Général est contusionné à St Thierry. Contre-batterie commence faiblement.

     

    (neige le matin - beau temps ensuite)

    JMO 89e DIT -CarteJMO 89e DIT -

     

     

     

     

     

    6 avril. Beau temps, avions sans nombre, français.

    Nos grosses pièces de 320 tirent du S. de Muizon ; coup sourd, puis seconde détonation plus faible, mais qui est accompagné d’un souffle ébranlant les portes et les fenêtres.

     

    20#-Avril 1917- Bombardements de Reims... Les soldats russes et la révolution, l'approche du Jour J

    Vers 4 h, nous partons pour faire des achats à Reims avec Automne dans la grosse auto – qui a déjà ses glaces brisées par les bombardements de nuit de Merfy.

    Nous faisons un détour par ordre des gendarmes : on évacue la ville, à cause des bombardements plus intenses (2000 obus par jour) passons devant la cathédrale, arrivons sur la grande place (fontaine) et tournons dans la grande rue à arcades. À ce moment bombardement à 200 mètres de nous, par des gros obus : les boutiques ferment, les gens fuient vers les abris.

    Pour ne pas exposer la voiture, nous filons vers la cathédrale : une jeune fille regarde curieusement éclater les obus. Repassons près de la gare, qui reçoit aussi des obus – en passant, je revois la brasserie où nous sommes venus l’autre jour prendre du café : toute la devanture est enlevée par les obus.

    Traversons le canal en vitesse ; sous le pont du chemin de fer, puis à droite derrière le faubourg –, attendons 10 minutes, puis retour sur Reims.

    Laissons la voiture à l’entrée du faubourg et rentrons à pied dans le faubourg : pendant que nous achetons des œufs dans une baraque en planches, arrivée d’obus, un éclat vient casser les vitres sur nos têtes – le marchand disparaît – nous nous abritons dans un corridor – puis comme le bombardement se rapproche et s’intensifie, pour ne pas exposer la voiture, nous partons avec nos œufs, une boîte de cigares et 5 cartes postales (non payées) – Ravigne nous voit venir, met la voiture en marche, nous montons et nous éloignons.

    Nos grosses pièces tirent - nombreux avions français – une quinzaine de ballons derrière nous – 10 en vue chez l’ennemi.

     

    Rentré à Merfy, Reims brûle ; les Allemands continuent le bombardement de Reims, la Neuvillette, les Cavaliers7 et notre batterie du Marais ( 200 –150).

    La nuit 6 foyers d’incendie dans Reims - La fumée nous parvient.

    1 avion français a descendu un captif allemand à 17h. 

     

    Hier, après déjeuner, le Général  est parti seul à St Thierry désirant aller voir en 1ère ligne ce qui s’est passé au Cantonnier8 dans la nuit. Sur la terrasse du château de St Thierry, 1 obus de 150, tombe près de lui, tue 1 homme, en blesse 6. le Gal reçoit une pierre ou un éclat sur son casque ; il se met à l’abri chez "Netch" [Netchovoldoff]… puis ébranlement cérébral assez violent. - Aujourd’hui, il déjeune dans sa chambre et se lève après déjeuner.

     

    https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Reims_ruines_cloitre_cordeliers_brigade_russe_1917.jpg

     


     

    7 avril - Temps pluvieux et couvert –

    Pas de ballons ni d’avions, notre contre-batterie est suspendue. Reims, déminage.

    À 15h15 violente explosion, nuage de fumée rougeâtre - nos portes et fenêtres, ouvertes et enfoncées par le déplacement d’air. Nous croyons d’abord que c’est dans Merfy ou entre M et St Thierry - Le téléph. Nous apprend que c’est un gros dépôt de torpilles qui a sauté au Chauffour10 : Cap Karakoff blessé, abris près du P.C. démolis.

    Le jour J étant retardé de 2 j. notre départ au P.C. est encore une fois retardé.

    Le soir, Reims a un nouvel incendie ; la cathédrale se profile sur la lueur rouge du foyer.

    Vers Sapigneul (Berry-au-Bac)le 32e C.A continue à lutter pour défendre et reprendre la tête de pont.

    http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527d04c9b3011/527d04ca186cc 

    http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005278b22602450/5278b22615340 

     

    20#-Avril 1917 - Bombardements de Reims... Les soldats russes et la révolution, l'approche du Jour J

    - L’Amérique est officiellement en guerre, la Chambre ayant aussi voté pour la guerre, après 3 jours de débats - Document à conserver ; le Message du Président Wilson au Congrès. 

    8 Avril - Dimanche de Pâques. Le temps, d’abord brumeux, devient clair, puis tout à fait splendide. Déjà, avant-midi, les avions commencent à régler nos grosses pièces - Vers 2h, ils recommencent, jusqu’à 19h, l’air est rempli de ronflements et on a sans cesse une dizaine d’avions en vue. L’un des nôtres tombe au Chauffour. Un des aviateurs tués - nombreux ballons captifs chez nous, pas chez les Allemands. Gros éclatements sur Berru.

    Dès 4 h, Reims est violemment bombardé et brûlé: spectacle sinistre; par moments toute la ville disparaît dans la poussière et la fumée.

    Le sous lieutenant Weith, notre aviateur d’infanterie Brigade russe nous dit, qu’avant-hier, les Allemands nous ont descendu, sur le front de la 5eA, 6 avions : 3 avions de chasse, tombés dans les lignes ennemies et 3 biplans dans nos lignes –Les Allds ont sorti de nouveaux appareils qui feraient 25 kil de plus que nos Spad (hispano Suiza) de chasse.

    Le soir, on voit jusqu’à 7 foyers d’incendie dans Reims.

    Le communiqué anglais annonce une activité extraordinaire de l’aviation: ils ont perdu, avant-hier, 28 appareils, mais en ont descendu 48, dont 2 ballons à l’adversaire; ils ont pris 1 700 photos et lancé 8 tonnes d’explosifs….

    J’emballe mes affaires pour déménager demain matin au P.C. de St Thierry -

    Vers 10h du soir, les Allemands font un coup de main sur 151e D.I à l’est des Cavaliers -

    http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527e3cec96a18/527e3cecb4aef

     ( photo : Reims 1917, [la cathédrale] : [photographie de presse] / [Agence Rol] )

      

    9 Avril – Lundi de Pâques. Pluie – boue.

    20#-Avril 1917-Bombardements de Reims. Soldats russes et la révolution. Approche du Jour J

    Nous déménageons au P.C. - Départ à pied, vers 10h : le général, chef E.M Labonne13, de Broglie et moi - Le capitaine Lelong14 est déjà là-bas - Brissoff nous suit. Nous nous installons : Brissoff, le lieutenant Retaille (de la 151e D.I) et moi dans une chambre en face de la salle à manger, à 6 m sous terre. À cause de la pluie, le poële de la cuisine ne tire pas et tout est plein de fumée.

    Le P.C. avec ses 14 chambres en bas et 3 salles en haut (sans compter les abris voisins et la tour blindée en ciment) est estimé 30.000 frs.

    20#-Avril 1917-Bombardements de Reims. Soldats russes et la révolution. Approche du Jour J

     

    Bourrasques de neige éclaircies : le tir de nos batteries est intense – les 75 travaillent à couper les fils de fer. Les calibres plus sérieux (95,120, 155 et 220) font de la destruction. L’artillerie de C.A, d’Armée, et l’A.S.G.P font contre-batterie, tirent sur forts Spins, Brimont, Nogent. (43 obus, dont 40 au but nous dit-on)

    L’ennemi répond peu :cependant un tir d’enfilade de Berru démoli notre 220 - qui déménage. Tir sur Thil.

    Visite fils Izwolsky15

    (Reçu ce matin, avant le départ, 3 lettres : Marie, Georges et André, vœux de Pâques – et lettre Koulinitch)

     

    10= L’artillerie de tranchée commence à tirer. Temps à rafales de neige. L’artillerie ennemie réagit peu sur nous - plus énergiquement vers le Nord. Nous ne voyons pas Reims. Une batterie de tranchée – sur 14 - a souffert : 1 officier, 1 s/of et 4h. tués, des blessés.

    Les Anglais ont attaqué devant Arras et au Sud : 10 000 prisonniers, 100 canons ! Deux divisions de cavalerie. Avancée sur la Scarpe -

    Vers 9h du soir à notre gauche, coup de main sur "le Luxembourg".

     

    11 avril. Depuis 8h30, l'intensité du tir de notre Artillerie augmente jusqu'à 9h. À ce moment, sur toute la ligne d'attaque, le tir sur la 1ere ligne est reporté en arrière et l'infanterie simule une sortie générale.

    Des patrouilles doivent aller, en des points désignés, reconnaître, ou occuper la 1ère ligne allemande.

    Je monte à la tour blindée, les Allemands font barrage de tout le front, en particulier devant le Cantonnier. Les fusils et mitrailleuses allemandes tirent de la 1ère ligne.

    L'Artillerie de tranchée continue à tirer toute la journée. Nos tirs se chiffrent par : 3.849 obus de 75 - 809 de 95 - 1358 de 155 et 4800 pour l'Art. de tranchée-

    - Le soir, on annonce que le jour J est retardé d'un jour. L’état de l'atmosphère ne permet pas aux avions et ballons de sortir, la contre-batterie est très en retard.

     

    12- Continuation de la vie de P.C.- Temps meilleur mais avec vent.

    Soir double barrage.

     

    13- Jour J encore retardé d'un jour - temps clair - avions

    J'accompagne le Gal chez Netchwolodoff - Il tient des propos contre le nouveau gouvernement russe.

     

    14 avril - Samedi Veille de Pâques . Temps beau et clair .

    Les Allemands ne tirent guère - 1 obus sur nous vers 7h du soir - Avions.
    Soir visites : Bielozersk et Riazantseff17 avec Colonels Kriewenko16 et Pietroff.

     

    2 Bieloersk (Georges), Fonction inconnue , interprète comme Joseph ? né en 1871 à Venise , Père noblesse russe ukrainien éditeur en Italie .

    3 « prikaz » directives de soumission à l’autorité du soviet et de ses comités.

    4 Jean Amédée Anatole De Broglie-Lieutenant détaché à L’Etat Major de la base russe

    5 Gal de B = général de Bazelaire ? (chef du 7 è CA à cette période )

    6 Document non retrouvé – par contre la photo semble correspondre.

    7 Les Cavaliers de Courcy , Lieu de combat

    8 Lieu de combat

    10 Bois de Chauffour

    11Veith

    13Labonne a été chef d'Etat Major de Lokhvitsky – ( Consul suppléant à Moscou Sept 1917 )

    14Lelong  (Albert), capitaine breveté de l'état major de la première brigade russe http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6367334k/f4.image.r=lelong

    15M. Iswolsky = ambassadeur de Russie en France

    16 Membre Mission russe

    17Riazansteff (Nikiphore), lieutenant-colonel de l'etat-major de la 1ère brigade russe : intendant de la brigade


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  • 21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... => 20 avrilJMO. Carte tranchée Saint-Thierry .http://massif1418.wixsite.com/massif14-18/blank-ed06r 

     

      

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917...

    15 avril. Dimanche de Pâques - Temps beau jusqu'au soir -

    À midi invités : Bielozersk, Riazantzeff, Sermionoff, Kriwenko - À table, le Général reçoit l'ordre suivant:

    " À ne lire aux exécutants que la veille du jour J: "officiers, s/officiers et soldats, l'heure est venue ! Vive la France. Nivelle ».

    La dernière variante du plan d'exploitation indique que nous devons faire notre jonction avec la 4ème Armée sur la Suippe - donc elle attaque aussi, en tournant Berru et Nogent par l'Est.

    C'est bien, mais... trop beau !

    À 14h, Réunion des Colonels et du Commandant  de l'Artillerie à la tour blindée pour communication de l'heure H : demain matin 6 heures.

    On discute sur les brêches, l'état de la préparation, destructive..... Le Colonel Defaucamberge est beaucoup plus satisfait que l'Infanterie-

    Je dors un peu l'après-midi avec Dr Warypaieff et Kriwienko (nommé colonel du 2ème Régt).

    Je monte à la tour : fumées et incendies chez les Allemands, qui répondent peu; cependant ils démolissent une batterie de 120 long à Thil et coupent nos câbles téléphoniques sous-plomb enterrés avec Thil.

    À 16h vérification des montres, qui seront encore ajustées à H-3.

    Dîner à 8h - Il pleut - la dépêche météorologique annonce pour demain : "Vent N.O., pluie, froid! " quelle guigne !-

    Si le jour "J" avait été le 14, d'après le 1er ordre, ou même le 15, le temps eût été beau pour l'attaque.

    (Ceci est écrit le lendemain, à 7h1/2, dans le parc du château de St Thierry, en attendant l'arrivée des 1ers prisonniers) - 

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... => 30 avril

     

    16 avril. JOUR J - Je veille jusqu’à minuit pour faire le compte-rendu supplémentaire de 12 à 24 h - Je dors un peu malgré les coups de téléphone ; réveillé à 4h ; levé à 5 h. Déjeûner - Sors avec Abolsnazoff1 avant 6h...

     

    Le Cap Lelong descend de la tour et me dit que la 1ère vague semble avoir passé avant le barrage. Je pars vers le parc du château de St Thierry et, en attendant « les clients », je vais sur la route de l’Archevêque. Nos avions volent dans les rafales à 100 m d’altitude – souvent cachés par les brumes. Toutes nos batteries tirent à toute allure – Le 400 sur le Château de Brimont – contre-batterie – des pies et des corbeaux dans les arbres du parc semblent inquiets – les obus passant au-dessus des arbres font un bruit d’ailes.

    Sur la route, je rencontre les premiers blessés: 2 à 6 h52.  

    8h30 – les 1ers prisonniers arrivent. 500 avant le déjeuner...

     

    -------------------------

     

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917...

    Dans le livre : Le corps expéditionnaire russe (Gorokhoff et Korliakov)  la photo n°550 a comme légende " Un interprète  interrogeant prisonniers allemands. L'interprète à cousu sur un manteau russe l'insigne des interprètes de l'armée française" .  Il est quasiment certain que cet interprète est Joseph Duchêne. Cela correspond à son récit, de plus la ressemblance est flagrante avec une photo familiale plus tardive.

     

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917...

     

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    17 Avril = Temps affreux. Je reste au P.C. le matin. Pas d’avions. Après-midi au parc du château. Le 1er Régt a 5 tués : Ianouchkiewitch1, Philewitch, Klinow, Fransurot, DeLaderrière. Blessés : Zalousky, Troïtsky, Dexpert (?).

    On a apporté 2 mitrailleuses – téléphones – projecteurs - dans la cave du château.

    À dîner, général Fraisse Ct de l’infanterie de la 152eD.I qui nous relève, celle que nous avions relevé à Mourmelon.

      

    18 Avril – Mauvais temps – pluie. 8h 1/2 : 4 prisonniers. Je vais faire un tour – visibilité mauvaise, pas d’avions – Après-midi, je vais au Château – Trouvé 11 prisonniers + 4 envoyés le matin + 1 officier et 2 hommes par service santé.

    À déjeuner, Gal Andrieu, Commandant de la 152 D.I et Gal Fraisse.

    Le soir, on se prépare à progresser dans la poche, en avant du canal – mais des photos d’avions montrent nouveaux ouvrages Allds – Demain, l’artillerie lourde « les démolira ». 

    Avant dîner, sous la pluie et les obus, le Gal va à Courcy avec le Cap. Sermionoff3 et de Broglie – voyage mouvementé. Après le dîner, le Gal remet croix de guerre au Cap. Rakitine, au cap. Sermionoff et à de Broglie. 

    Veillé jusqu’à 3h – Faraut rentre du C.A. : nous aurions devant nous, 19 divisions contre 16 chez nous; 345 batteries.

    Faraut, rédacteur du Petit Parisien raconte à Rakitine, sa carrière Japon !! etc…

      

    19 avril. Passage du commandement 6h.

    Je me lève à 6h (coucher à 3h) - déjeune, emballe.

    Entend un officier raconter au Général Andrieu des histoires de tanks à Arrifontaine, nouvelles des opérations 6è et 7 è armées, etc- 

    Fait deux photos : Église et Mairie4Passé par Terrasse et à Merfy – Déjeuner

    (Archives personnelles – Saint Thierry l'église – Soldats Français)

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... => 20 avril

     

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917...

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917...[(Archives personnelles – Saint Thierry la mairie )  Derrière le soldat français, on remarquera l'affiche écrite en russe "Villes"]

     

     - Oublié papiers que je dois porter à la Garenne de Gueux – Parti à cheval les chercher à P.C St Thierry – sans masque .

    À l’allée un peu de gaz à l’entrée de St Thierry. – Vite, vite je reviens, les obus à gaz tombent par 4 à la minute. J’essaye de passer . le cheval refuse - heureusement - 1 tué, 2 asphyxiés.

    Je respire les gaz en plein, saute à terre et me sauve vivement sur la terrasse par une brèche, tirant mon cheval, qui se prend dans les fils téléphoniques, se cache, pendant que les obus tombent à quelques pas …

    Au château, attache cheval - Je descends dans la cave ambulance, respire oxygène. Les yeux me font mal. Le Gal, le colonel Rakitine et le capitaine Sermionoff arrivent: je me sens mal - couché un moment – lève - mal de tête - au moment où nous voulons partir avec le Gal des obus à gaz dans la cour du château -

    Rentré à Merfy vers 4h.

     

    - À 10h, soir - ordre chef Etat.Major. (arrivant du P.C.) de partir m’assurer que le cantonnement est bien fait à Courcelles-St-Brice pour le 1er Régiment. Il craint une erreur. Je commande l’auto, il vient lui-même avec Bielozersk. Éclairs des canons - bombardement continu - Rentrés à minuit. Couché dans la chambre du Cap. Lelong, la mienne étant prise par Sermionoff.

    Violente canonnade – barrages français – Les Allemands tirent sur les batteries qui nous entourent – puis sur le village – 2 obus dans le jardin à 20m de ma fenêtre : ce sont des obus à gaz heureusement. Entre 4 et 5 h, impossible de dormir, tellement le tir est violent.

     

     "Écrit le 20 au soir, sur la colline de Pargny, devant Reims pendant que la canonnade fait rage vers l’Est et le Nord "

     

     

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63535978/f82.image

    1 Zanouchkewitch ? Klimoff?

    2 Sous lieutenants français détachés à la brigade russe –cf fiches Mémoires des Hommes et memorial-genweb.

    3   ? Colonel Georguï Iordanivitch Simonoff  3ème brigade / 5ème régiment d'infanterie spécial (Juillet 1916- Mai 1917) 

    5Col .Gauthoy = Colonel GOTUA ou GOTHUA

    Ci-dessous : compte rendu de l'attaque par la 1ere Brigade Russe. Source Mémoires des Hommes " LES ARMÉES FRANÇAISES  DANS LA GRANDE GUERRE "

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63535978/f35.image 

     

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... => 20 avril

     

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... => 20 avril 

      

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... => 20 avril

    Ci-dessous : Evolution des positions 16 et 17 avril 1917 / source : Mémoire de DEA Xavier CULOT/ Service Historique des Armées

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... => 30 avril

     

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... => 30 avril

     


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    Vendredi 20 avril. Lever vers 9 h – Mal à l’épaule (luxation légère en traversant un boyau) et aux reins. Café, promenade dans le parc avec le capitaine Lelong ; je lui parle de la Légion d’honneur pour Sichel Dulong (d’après le récit d’hier du col. Gauthoy5) .

     

    Déjeuner à Merfy – Départ en auto par Reims, avec chef d’État Major, Intendant, Brissoff. Arrivée au château de Pargny, où était le 38 è C.A (Général de Mondésir) cet hiver. Il est maintenant à Villers Allemand. - Promenade - acheté le journal -

    Télégramme de Nivelle à Alexeieff, lui annonçant que la 1ère brigade russe s’est distinguée et à été cité à l’ordre de l’armée.

    Hier
    le communiqué disait : « A l’Est de Courcy, la brigade russe a continué ses succès en enlevant, un ouvrage fortifié ».

    Ouvrage carré qui avait décimé notre 3è bataillon du 1er régit avec ses 5 ou 6 mitrailleurs.

     

     

     

    22# 20 au 30 avril 1917

     

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917... 

     

    22# 20 au 30 avril 1917

     

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    Je vais m’asseoir dans les vignes pour écrire ceci : devant moi, les vignerons, hommes et femmes, bêchent la vigne - à droite de la gare, un train de la voie étroite Dormans-Reims, s’arrête ici. On continue sur Reims en voiture.

    Reims est devant moi, dominé par un ballon captif, le dernier au Sud, d’une longue file de ballons devant lesquels des avions montent la garde, pendant que bien plus haut, les chasseurs rapides passent dans les nuages blancs ou dans le bleu ; derrière Reims, un tir sur avion. Vers le Nord, la canonnade ininterrompue et très dense – un gros obus tombe dans Reims de temps en temps.

    Quel contraste entre le calme du 1er plan – dans lequel nous allons vivre quelques jours pour nous reformer et recompléter – et le fond tragique du tableau, sous le ciel gris et frais de fin d’Avril, indifférents à ces petits bruits sur un coin d’une petite planète . ce soir dans mon égoïsme du repos, je me sens presque aussi loin de tout cela que le ciel lui-même.

     

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917...

    21. Pargny-les-Reims – toujours - À cheval à Villers-aux-Nœuds et Champ-Fleury au 2è régiment ; revenu avec Raffin.

    Les Allds tirent sur Reims : nuages de fumée et de poussière autour de la cathédrale pendant ma promenade à cheval – Traversé un dépôt de munitions et d’artillerie dans un bois –

    Dans Champfleury, file interminable de voitures, camions, charrettes chargés d’obus, attendant la nuit – Violent combat d’avions sur Reims.

     

    22.(Pargny) Dimanche. jour de ma naissance, il y a 42 ans ! Beau temps frais. Lelong part. J’ai un tas de propositions de Croix de Guerre etc… Après-midi, incendies dans Reims.

    Suis très occupé aux décorations –

    Le docteur qui a soigné Sichel dit que ses blessures, sauf complications, ne sont pas graves – Bielozersk part Italie – mère malade.  

    21. Général Palytzine – Après-midi "305" sur Gueuse .

    La nuit bombes d’avion sur Pargny

    25 Nous partons demain vers Épernay.

    26.(Pierry) Départ à cheval 9h avec Berstene et Simichnikoff.

    Planton monté – Vu Hargtog à Charmery.

    Forêt de Reims : tir de grosse pièces - obus allemands.

    Pagaille derrière les régiments ; hommes sans armes.

    Grande halte du 1er Régiment. Entrée d’Épernay, 2è Régiment en ordre.

    Arrivée à Pierry 12h30. déjeuner au café. Soir dîner avec Lelong (rentré de Paris) au buffet d’Épernay. Bonnes nouvelles de Sichel.

    Bombes sur Épernay. Nous partons après-demain pour Baye, 1ère Armée.

     

    27. Promenade à Épernay – coiffeur –Dîner à la popote de Pierry. Ma propriétaire N° 158 Gauthard-Moreau.

    La 3 è brigade prend notre place demain ; puis vient près de nous à Montmort.

     

    28 - Départ à cheval – Berstène, 3 ordonnances et 2 chevaux h.le pied . évitons grande route. Forêts - jolis vallons- grandes chasses -faisans - lapins - perdrix. Château de la Charmage - Château de Montmort - Château de Congy (domaine forestier grillé) – beaux étangs – grandes fermes – Égarés. Arrivée à Baye à 1h après-midi. Déjeuner au Château de Baye . Dormi un peu .

    Cap. Lelong a été à l’État Major de l’Armée, 15 jours ici.

     

    29 . Dimanche.(Baye) Temps radieux. À la messe d’11 heure.

    Travaillé un peu au bureau. Bielozersk est rentré d’Italie ; sa mère était enterrée quand il est arrivé à Nerri.

    Cueilli bouquet de violettes dans le parc. Le printemps tardif va passer comme en Pologne.

    21#-Offensive Nivelle, 16 avril 1917...

     

     

     

     

     

     

     


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  • Officiers russes ( Palitzyne?) et officiers français

    1er Mai 1917 .

    Temps toujours radieux. Promenade à cheval. Galopé à travers champs avec Faraut du "Petit Parisien". Visité monument de Champaubert avec des vieux canons - fev. 1814.

    Visite Kriwenko et Elizeieff.

    2 Mai Beau temps. Reçu lettre de Sichel. Il va bien Hôpital Michelet à Vanves. Raffin promet de lui porter ses bagages.

    Promenade à cheval avec Guissmann. Visite: col. Kotowitch (1er Regt) lieut. Gutkowsky de Varsovie. Colonel Kotowitch raconte événements de Petrograd.

    Dans la nuit du 30 au 1er, 51 bombes sur Épernay. Incendies et victimes, population fuit. Dans la nuit du 1er au 2, bombes sur central téléphonique Épernay.

     3 Mai Beau temps. Cette nuit entre 10h soir et 2 h, 100 bombes sur Épernay - beaucoup de maisons détruites.

    Le Général part à Paris - 

      

    4 Mai départ à Épernay en auto avec Bielozersk et Automne. Déjeuner au buffet. Bombes. Dégâts. En rentrant, je passe à Montmort. Général rentré le soir.

     

    5 Mai beau temps, un peu orageux – Tout est vert - tout est en fleurs (arbres fruitiers). - Promenade à cheval.

    Réunion des officiers pour élire un délégué pour aller en Russie.

     

    6 au 12 Mai La villégiature à Baye.

    Les méttinges2 de soldats et d’officiers continuent pendant que je ponds des citations, traduis des propositions. 

    Temps délicieux. Je monte à cheval tous les soirs, de 5 à 7 h .

    L’Amérique accueille avec enthousiasme la mission Joffre - Viviani - Tardieu.

    Le gouvernement russe lutte avec le « Comité »

    Les opérations militaires continuent par des combats acharnés sur le front anglais – des villages passent de mains en mains .

     Après deux semaines, où les coulages de grands navires ont atteint 40-38, on redescend à 23. 

    De Silanes me raconte qu’il tient de son frère, lieutenant de vaisseau ( telegr. sans fil ) qu’on a capturé récemment un sous-marin, avec son code secret de TSF. À l’appel lancé suivant ce code, 14stations terrestres ont répondu – dont 8 en Angleterre et 6 en France ! (pris, près du Hâvre, par embuscade )

     

    13 Mai: Je découvre Mme Anoutchine à Baye ! avec l’ambulance Raulot-Lapointe, la nôtre, elle a passé 15 jours à Châlons s/ Vesle pendant notre offensive. Rencontre – présentation. Elle a 49 ans et en paraît 30 à 35. Quel phénomène… 

     

     

     

    23# Mai-Juin 1917 Le soir, j’emballe 121 propositions pour Légion d’Honneur, Croix de Guerre, Armée et C.A., Une cinquantaine de propositions pour décorations russes. Je les envoie à Pilaprat qui les emportera demain au 7ème C.A. à Chesnay près Merfy. Il me reste le 1er Régiment ( déc. Russes )C’est dimanche : j’ai travaillé tout le jour, Pas monté à cheval.

      

    1er/13mai17-Défilé révolutionnaire.Champaubert

    14 Mai – 1er mai russe

     

    Palitsyne vient passer une revue et lire un Ordre du jour de Goutchkoff. Il n’a pas de Succès !.. Objections – cocardes rouges – drapeaux rouges et drapeau noir (de Lénine).

    Notre détachement de liaison a un drapeau rouge.

    Palitsyne renonce à voir 3ème brigade et repart pour Épernay.

    23# Mai-Juin 1917 [ Page en construction]

     

    Les soldats circulent avec cocardes rouges – discutant avec délégués des officiers.

    A la revue du matin, les hommes devaient venir sans armes – Quelqu’un a répandu le bruit que des camions vont venir, pendant la revue, enlever les fusils. Aussi, tous viennent en armes, malgré la chaleur.

    Une délégation des interprètes des Régiments vient annoncer au cap. Lelong que, si on les laisse là, ils ne quitteront pas leurs revolvers…

    23# Mai-Juin 1917 [ Page en construction]

     

     

    Déjeuner à 2h1/2. Micheler4 – qui a quitté le Ct du G.H.R. pour celui de la 1ère armée, la nôtre (Fayolle a passé au G.A.C. que Pétain a quitté pour aller au Ministère, Chef E.M. Gal ) doit arriver à 3h1/2 .

    J’ai 3 adjoints interprètes, qui m’aident à traduire mes propositions. Ça va mieux, car j’étais à bout de forces.  

    Le soir, j’emporte à Mlle Romanoff, infirmière, sa citation, et je fais une promenade avec Mme Anoutchine, Raulot-Lapointe avec Mlle Romanoff. Mme Anoutchine sera citée ordre de la Brigade. Elle doit partir demain pour Paris

    23B-Mai-1917

     

     

     

     

     

    15 mai. Altercation devant central téléphonique avec Nowak, s/off. russe – sergent français réformé. Il est ivre – et fait des observations aux Soldats de l’E.M. qui me saluent.

    Il apparaît que la revue de Palitsyne au 2ème Régiment a été désastreuse  « Doloi starogo burokrata! Arestovat!"5 » 

    traduction :"À bas le vieux bureaucrate! Qu'on le mette aux arrêts!"]

    Il discute avec les soldats, leur demande la parole… et enfin, il disparaît et rentre directement à Épernay sans s’arrêter à la 3ème Brigade !

    Après son départ, le Général  monte sur le tombereau qui sert d’estrade et adresse quelques mots au 2ème Rég: « je suis votre chef; le jour où vous n’aurez plus confiance en moi, je vous demande de ne pas faire d’histoires, mais de me le dire : je m’en irai et vous demanderez un autre chef ! » Ce sont du moins, les paroles que de Broglie me rapporte.

    Chaque bataillon avait de grands drapeaux rouges; les Cies en avaient de plus petits – rouges et noirs, avec des inscriptions –

    De Broglie, d’Arenberg et Naryschkine6 saluant les drapeaux rouges et noirs !!

    23# Mai-Juin 1917 [ Page en construction]

     

    À 1h. jusqu’au soir, réunion des officiers et soldats délégués des 2 Brigades – pour régler quelques questions de leurs rapports : salut etc … On recommence demain.

    Je suis toujours plongé dans mes Propositions.

    En Russie, Goutchkoff et Korniloff démissionnent. On dit que Roussky a été tué.

     

    16 mai.

    malgré les comités de discipline, soldats ivres se battent dans la rue. Pas de garde, de sentinelles, de patrouilles.

    Le soir, le Dr Ducroix chante. J’ai oublié ma clef dans autre vêtement.

    Ne pouvant rentrer je travaille jusqu’à 5h du matin. Il pleut – froid. Couché à 6h1/2 – levé à 11h.

     

    17. Je finis les décorations russes.

    Je suis proposé pour St Anne au cou avec glaives.

    décorations russes aux officiers français

     

     

    Nouveau ministère en Russie. Broussiloff et Gourko2 démissionnent.

    L’ordre n° 96 de la Brigade contient les règlements provisoires élaborés dans les séances du 15 et 16.

     

    1 Peut-être : le Sous-Secrétaire d'Etat à la Guerre Resp Service Santé militaire de 1915 à 18

    2 « meeting » ; Les soldats russes se réunissent en comité...

    4  Joseph Alfred Micheler général de division français. 1er janv 1917 - 8 mai 1917 : commandant Groupe d'Armées de Réserve (GAR), commande les forces qui attaquent le Chemin des Dames en avril 1917 .

    5 Phrase écrite en alphabet cyrillique « À bas le vieux bureaucrate! Qu'on le mette aux arrêts!"

     6 -De Broglie, d’Arenberg et Narischkine -3 familles « aristocratiques ».  Pierre Louis Charles d'Arenberg,  Capitaine de cavalerie (futur chef de mission « Presse  française » // - Léon Narischkine ? capitaine de réserve de cavalerie russe ou bien Princesse Narichkine qui s'occupe de l'Ambulance Russe. Jean Amédée Anatole De Broglie


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  •  

    25 mai. Embarquement des 2 brigades pour la région de Neufchâteau[Camp de Neufchäteau, Vosges].

    Nous embarquons à Fère-Champenoise.

    J’y vais en auto avec Ryazantseff  [intendant de la brigade]par Villevenard et les marais de St Gond.

    Le train de l’Etat Major part à 2 h du matin. Le 26 nous dînons en popote à Fère.

    26. Un compartiment pour Bielozersk et moi. Bien dormi. Beau temps. Tout se passe bien.

    En arrivant à Neufchâteau, vers midi, le Capitaine Lelong me charge de rester à la gare pour diriger les échelons sur leur destination.

     24#Mai-Juin1917

     

    27. Gare de Neufchâteau - Fête de pentecôte - Lieutenant Rafaël – Gendre de Leygues [Ministre?]. Mme Moreno, vivandière et son fourgon. 

    28. Dernier train arrive à 9h (Formations sanitaires). Arrive Dame d’Épernay cherche Krebs (Vétérinaire).

    Le Général en auto avec de Broglie. Déjeuner avec eux à la Providence, où je loge.

     

     

    29. Je partirai ce soir pour St-Thiébault . Visite Mouton d’Or. Déjeuner avec Dr Cornu, Raffin et --- de la 3è brigade. Promenade route d’Épinal – Vue d’ensemble sur Neufchâteau.

    Départ train de 7h18 soir. Pluie légère. Arrivée à Bourmont - St Thiébault-sur-Meuse.

    Abolmazov m’attend. Le Général et toute la popote sont au passage à niveau.

     

    30 mai.

    le 1er Régiment aurait refusé de se rendre à l’exercice.

     

    Promenade à cheval à la « Ville en ruines de la Motte5 » - Parti avec Automne, par Bourmont.À quatre heure nous nous quittons. Je passe par Nijon - Soulaucourt, traverse le Mouzon, je tire mon cheval pour grimper vers les ruines … que je n’aperçois pas. Je traverse la forêt qui couvre le sommet du plateau sans rien voir – Rentré par Outremécourt – Sommerécourt et la forêt à 8h du soir. 

     

    31 mai. Courte promenade à cheval avec Bielozersk, route d’Illoud et St Blin [3e brigade est aux alentours de Saint-Blin ].

    On attend deux hommes politiques russes: Rapp et Morozoff. Rapp, réfugié politique à Paris et Morozoff l’autre qui a passé de nombreuses années à Schleusselbourg.

     

    1er Juin au 6 juin.

    Zankiewitch est arrivé. 6[représentant le gouvernement russe auprès du Grand Quartier Général des armées françaises]

    Les Généraux et les colonels vont se présenter à lui.

    Pendant ce temps, le 4 juin, le Gal de Castelnau vient visiter nos cantonnements.

    Nous lui sommes présentés.

    Il a une conversation avec Rapp représentant le gouvernement russe . 

    Le 5. Lokhwitzky est nommé au commandement de la Division. Marouchewsky disparaît.

    1ère brigade : Kotowitch7 - 2 ème  brigade : Narbuth8

     

     

     

    le 6 juin.

    Réception d’un long ordre du jour du Comité de Petrograd : «  ce sont les monarques et les capitalistes qui ont commencé la guerre. La seule pensée de la révolution est de la terminer le plus tôt possible, mais si le militarisme allemand…etc…Donc Camarades soldats, il faut continuer la guerre. »

     

     

    7 juin. Le général déjeune chez Castelnau. Les délégués Rapp, Morozoff sont revenus avec Balbachewsky.

     

    On prépare le cantonnement à Bourmont pour l’Etat Major de la Division.

     

    8 juin. Conversation avec Rapp, qui est bien le frère de Mme Milkiewitch. Lëwa, mon ancien élève, est actuellement délégué des Zemtwo9 à l’armée du Caucase. Les Milkiewitch ont acheté une villa à Kislowodsk, où ils habitent.

    Rapp a reçu de Kerensky la mission de rester en France comme son délégué (du Ministre de la Guerre) auprès des troupes russes en France.

     

    9 juin. Samedi. Lettre de Marie, essayant de me rassurer sur l’avenir de la Russie. Installation à Bourmont

     

    15 juin. Les brigades qui devaient partir le 17 pour la Courtine retardent leur départ :La 1ère jusqu’au 22 juin. La 3ème jusqu’au 1er juillet.

    Je pars en permission. Le matin, à 5h1/2 par Is sur Tille – Dijon – Mâcon – Bourg – Rumilly.

    Pendant permission : malade – Déjeuner chez Collonge à Rumilly – Visite à Charvin – à adjudant Vittet, aux Bouvier – Carlhan ( Albens) .

    Parti d’Albens, le 27 – couché à Chambéry vu M. Callet . Paveze au Café du Théâtre m’emmène chez lui avec M. Herzog ; prof d’allemand au Lycée de Chambéry.

     

    29 juin. Arrivée à la Courtine 

    3 juillet 1917 On nous conserve la solde du front, moins 2fr par jour d’indemnité de front (Usure d’effets).

    - ARRET DU CARNET -

     

     

     

    Riazansteff (Nikiphore), lieutenant-colonel de l'etat-major de la 1ère brigade russe : intendant de la brigade.

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6367334k/f4.item

     Lelong (Albert), capitaine (français) breveté de l'état - major de la première brigade russe 

     Leygues ? Ministre de la Marine 

     Marouchewsky  (Vladimir), général, commandant la 3e brigade spéciale russe

    http://www.lamothe-bassigny.fr/ ( Haute-Marne)

    Saint Blin : Les 16000 soldats sont répartis sur les cantons de Bourmont et Saint Blin

    https://www.histoire-genealogie.com/Les-russes-en-Haute-Marne-en-1917

    Général Zankévitch   http://gallica.bnf.fr (Le Figaro 1 juin 17) 31 mai, Général Zankévitch représentant du gouvernement provisoire russe auprès du Grand Quartier Général des armées françaises, est arrivé aujourd'hui à Paris. Le général était accompagné depuis Boulogne par l'attaché militaire de Russie, comte Ignatieff. Le général a été salué* à son arrivée par les officiers supérieurs de la mission et des différents comités militaires russes en France, général Pantchemko, général Nikolaïef, colonel Svedersky, colonel Patz-Pomarnatzki, colonel Antonof et le capitaine Pistritzki

    7 colonel Kotovitch

    8Narbout -Les colonels Narbout et Simonov commandaient respectivement les 5e et 6e régiments de la 3e brigade

    9 Zemtwo Assemblée territoriale en Russie et Ukraine(1864-1917

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