• 11*1915-Aôut et septembre.

    11*1915-Aôut 

     2 août lundi . Averses (Dans la nuit orage, tonnerres).

    Après-midi, je monte à Bonviller, visite au capitaine malade – aux lieutenants Gebs et Hugounenq, photo - équipement boches -

    Touchés 2 prêts 36 francs 50 .

    Nous avons transporté la paille dans la chambre d'en haut ; les puces nous dévorent.

    Reçu lettre du Dr Péthellaz (malade) et de Marie (Paris).

    3 août mardi. Rien de particulier - Je fais des photos.

    Pas de lettres. Varsovie va être abandonné.

    4 août mercredi. Reçu mes dernières photos de Lunéville.

    Boisier nommé sergent.

     

     

     

    ENVILLE - BIENVILLE

    10 août. Pluie, au lieu de la marche à Courbesseaux, à 9h prise d'armes pour décoration du capitaine Fleury, près de la ferme entre Einville et Bonviller. Cap. Roubertie évacué. Le soir, par suite du départ du Ct Girardin nous suivons le cap. Fleury, chef de Bataillon, à Blainville - Toute la liaison. Installation à la mairie. Je mange avec les mitrailleurs: Vulliet, Chavannes, Dupont, le p.[Père] Sylvestre.

    ( photo près de l'école de Laronxe)11*1915-Aôut

     

    11- Je mange à la popote de la 24è. Adjt Degaye – la même à laquelle je mangeais à Valhey – avec Colllonge en plus et quelques tués... Pollier, Raffort – Mme Degaye est là, le cuisinier Masson. Beau temps avec averses d'orages.

     

    12- Bienville - Marie est toujours à Paris.

     

    13 Vendredi. l'Adjt Vittet rentre. Les 2 è et 22è Cies partent faire des travaux à 2h30 - puis par le train de Jolivet à Benaménil- Vittet m'apporte lettre et paquet de Mme Labrune - M. Bouvier m'annonce la mort de René Girard.

     

    15 août. Dimanche - Bienville - Averses. Le matin remise de croix de guerre à Einville - Nous n'y allons pas - Nous devons partir demain soir pour Reillon.

    Marie m'écrit qu'elle part en Bourgogne (le 13 août)

     

    16 août. À 8h, départ à bicyclette avec Quétand par Lunéville. 11*1915-Aôut

    Pris un bock, fait des commissions à Jolivet.

    Vu les connaissances, Mme Messin, ma propriétaire de chambre - Mlles Gérard.

     

    Le train part en retard vers 8h. Arrivée à Benaménil - Départ à bicyclette par Domjevin, Vého.

    Arrivée à Reillon, en même temps que le colonel et les sapeurs venus par le train précédent. Le 299 est là, prêt à partir. Pas de bombardement sérieux, pendant la relève ;

    cependant il y a 2 blessés au 299 qui a eu, au total, 2 tués et 13 blessés pendant les 18 jours.

    Boisier et Sylvestre arrivent avec le Cap. Fleury, venant du village nègre par le bois Jeanne d'Arc (la 22è a eu 22 blessés légers, pendant les 3 nuits de travaux devant Vého).

    Vittet, Pinget arrivent avec la 24è Cie et la 23è. Coucher vers minuit.

     

    17 - Bombardement violent de notre part : 75, 155 et 2 grosses, qui ébranlent le sol. Les Allds tirent peu. Cependant, dans le village, derrière l'église, la 19 è a 2 tués et 1 blessé grave (en venant aux lettres) – Le 37è territorial a 13 blessés au bois Boué, qu'on ne pourra ramener que ce soir. Dans la nuit, violent bombardement des 2 côtés.

     

    18- Je vais aux Vergers le matin. Il paraît que j'aurais ma permission -

    Les Allemands bombardent Reillon (le carrefour de 293) avec du 105 et du 77 systématiquement.

     

    19 jeudi. Ce soir relève. La nuit bombardement.

    Je descends le soir avec Lathuile à Domjevin. Falconet téléphone au Colonel - Je ne pourrai partir que le 21, samedi matin.

     

     

     

     

    21 - Départ à 8h pour Benaménil pluie. Tramway.

    Le sergent-major Favre Fabien va se marier, Marsais chef armurier part aussi - Déjeuner à Lunéville - Je pars seul à 12h.57 et doit être à 9h30 à Paris - Nancy Dépêche. Paris 18h - Coucher seul passage St Philippe-du-Roule.

     

    22 août dimanche. Paris . Déjeuner avec Mlle Berthe [ Soeur de sa belle-soeur] . Je pars chez les Empereur et Girard absents après avoir déjeuné Gare St- Lazare. À 6h, allons attendre gare de Lyon avec Berthe - personne! En rentrant à St Philippe, nous les voyons descendre d'un taxi-auto!

     

    23/24/25/26/27/28/29 août: Permission

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    Quelques lettres échangées entre William, sa famille et Joseph ou Marie ont été gardées, et témoignent de cette première permission en famille !

     

    (Lettre de Joseph à son beau-frère William, lui annonçant son arrivée en permission)

     

    Le 18 août 1915, Cher beau-frère, 11*1915-Aôut

    Demain ou après-demain, je pense me mettre en route pour Paris. je ne peux encore fixer la date ni l'heure d'arrivée à la gare de Lyon. J'espère pouvoir le faire par dépêche en cours de route. Prévenez Marie si ma lettre arrive avant moi, que depuis hier les permissions sont réduites de 8 à 6 jours pleins, non compris le voyage; dans les régiments où on donnait 4 jours, on en on donnera 6 également, d'une façon uniforme, de façon à rétablir l'équilibre .

    J'ai écris à Vermenton ces jours-ci, mais il m'a semblé comprendre que Marie pensait rentrer vite à Paris, sans doute pour m'attendre. Je vous écris donc à vous, pour être sûr que ma lettre trouvera un destinataire à Paris.

    je vous embrasse affectueusement et vous dis à bientôt et vous dis à bientôt, si je n'ai pas d'accident de chemin de fer. Votre JDuchêne

    Reçu à l'instant votre lettre de Vermenton du 15 août . Merci Jo.

     

     

     

     

    Lettre de Marie à sa belle-sœur Jeanne (femme de son demi-frère William) – Août 1915 .

    Marie, arrivée récemment de Pologne, 11*1915-Aôutrevoit enfin son mari Joseph pour la première fois depuis plus d'un an.

    "24  août, Ma Chère et bonne Jeanne,

    Merci, cent mille fois merci pour ta bonté et tes soins.

    J'espère toujours qu'un beau jour je pourrais te rendre ce que tu fais pour moi,car grâce à toi et à William j'ai un coin où je peux passer mes six jours avec ceux que j'aime. Joseph va bien, mais il a maigri beaucoup. Il en a assez de cette vie pénible, ce n'est plus à son âge ni avec ses aptitudes qu'on peut s'habituer à la vie qu'il mène, à tout ce qu'il voit, à ce qu'il comprend et il en voit beaucoup de choses comme William et pas en rose. Ils sont tous les deux contents de bavarder" ...

    11*1915-Aôut

     

     

     

     

     

     le 4 septembre, Mon cher William,

    Ce matin j'ai reçu une lettre de Joseph, il va bien; il est allé rejoindre ses camarades aux-avants postes. Il pense que mon voyage dans une ville auprès de lui ne pourra s'arranger d'après ce qu'il voit.    Nous vous embrassons tous bien fort. A bientôt, Ta soeur qui t'aime bien , Maroussia.

     

     

    Lettre de Joseph à Suzanne ( La fille de William) dont le mari Léon Legallic est mort le 30-11-1914 Ardennes - Son corps n'avait pas dû être retrouvé après la bataille et donc il a certainement été porté disparu. Le jugement déclaratif est de 1918. C'est à dire que pendant tout ce temps Suzanne Le Gallic espère que son mari n'est pas mort et qu'il s'agit d'une erreur, comme en témoigne la réponse que lui fait Joseph en septembre 1915. Pourtant dès novembre 1914 William avait annoncé cette nouvelle à Joseph.

    "10 septembre 1915- Chère Suzanne,11*1915-Aôut

    Votre question à propos du N° de matricule m'a un peu embarrassé. 

    Non on ne change pas de numéro au moment de la mobilisation ; seulement sur chaque livret, il y a deux numéros. Celui du recrutement et celui du répertoire du régiment. C'est peut-être ce qui vous a fait croire à un changement de numéro pour Léon.

    Revenu sur le front après mon court séjour à Paris, j'y ai trouvé beaucoup de mouvement et de bruit.

    Aujourd'hui, c'est un vacarme effrayant. Les Boches se sont fâchés et tirent autant que nous - L'air est constamment rempli de gazouillement léger des gros obus passant haut sur nous -

    Baisers pour les enfants. Je vous embrasse affectueusement ainsi que Mme votre Maman . Jo "

     

     

     

     


     

     

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    Reprise du carnet de Joseph . Joseph écrit de moins en moins dans son carnet. Est-ce le fait que sa femme et ses fils soient maintenant en France, et qu'il peut plus facilement leur écrire, est-ce par lassitude de la guerre? Il semble avoir été malade. Le JMO lui aussi est assez laconique ...

     

    11*1915-Aôut et septembre.

    St Clément

    30 lundi. Matin départ - Déjeuner dans le train - arrêt à Nancy - Coucher à Lunéville (avec Maréchal des Logis chef 62è art. 71è Divon)

    Départ à 10h, tramway Thiébauménil; mangé au convoi.

    Parti avec convoi pour Domjevin.

    Monté, le soir avec Vulliet à Reillon. Monté à 9h à 293.

     

    31 août- Construction de l'abri pour liaison

     

    10 sept - Violent bombardement boche.

    16 sept. Relève - départ St Clément - Je suis malade, coliques.

    Parti avec voiture du 223è avec lieutenant Duchesne jusqu'à Domjevin.

    Couché à Domjevin - parti en voiture vers 3h avec majors et Colly. Arrivée à St Clément à 5h. dormi à l'infirmerie.

    17 au 28 soir. Repos St Clément - Marie est à Massingy [ Village de la famille de Joseph en Haute-Savoie] - Ennuis d'argent - bridge.

     

     

    Notre grande offensive est commencée depuis le 25. 11*1915-Aôut et septembre.

    Le soir 25, 1ère dépêche annonçant 12.000 prisonniers en Champagne.

     

    27 lundi. Visite Dr Demain = pas d'opération possible. Parlera au cap. Fontanel.

     

    28 mardi.

    Départ à 2h pour relever à Vého, le 217.

    Arrivé au P.a.16, route de Vého à Leintrey, un violent bombardement qui ébranle notre abri nous souffle dans la figure et fait vaciller la bougie.

    Les obus arrosent les tranchées, la route, le P.A.X et Vého.

    Aspect curieux du village de P.A.X - Canapés - Sommiers.

     

     

    Mercredi 29 sept pluie -

    On dit que 3 de nos divisions auraient forcé la ligne allemande en Champagne.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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    Lien vers le Journal de Marche de son régiment J.M.O.26 N 722/9

    http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527ac293796d7/527ac29591649

      http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527ac293796d7/527ac29594d91

    http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e00527ac293796d7/527ac295e14dc

    11*1915-Aôut et septembre.

     

     

     

     

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